"Derniers ajustements" pour le gouvernement, Macron appelle ses alliés à "aider" Barnier
Michel Barnier entend toujours présenter "avant dimanche" la composition de son gouvernement, après de "derniers ajustements" alors que certains noms de potentiels ministres suscitaient l'inquiétude dans le camp présidentiel.
En déplacement à Chartres dans le cadre des Journées européennes du patrimoine, Emmanuel Macron a appelé ses partisans et alliés à "aider" le Premier ministre à former son gouvernement, après que les députés MoDem ont fait part d'hésitations à entrer dans une équipe marquée à droite.
"Il est important que tous les groupes politiques, avec engagement, sens des responsabilités, aident (Michel Barnier) à former un gouvernement", a déclaré le président de la République.
Le gouvernement ne sera pas annoncé vendredi et Matignon espérait désormais une présentation samedi, en raison de "derniers ajustements" sur sa composition.
La présence sur la liste provisoire de ministres marqués très à droite, comme Bruno Retailleau à l'Intérieur ou, à la Famille, la sénatrice LR Laurence Garnier, qui s'était opposée au mariage homosexuel ou à la constitutionnalisation de l'IVG, a généré des remous chez les macronistes.
Emmanuel Macron a assuré que Michel Barnier composait son équipe en "pleine liberté".
Après avoir réuni jeudi les chefs des différentes formations pouvant entrer au gouvernement, le Premier ministre a soumis jeudi soir une liste de 38 ministres au président de la République.
Puis Matignon a fait savoir que le gouvernement serait présenté "avant dimanche" dans l'attente du feu vert de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) à la nomination des futurs ministres.
- "C'est NON!" -
La nouvelle équipe devrait comprendre 16 ministres de plein exercice, parmi lesquels dix du camp présidentiel (Ensemble pour la République, Horizons, MoDem) et trois Républicains (LR).
Les députés du MoDem se sont réunis à plusieurs reprises vendredi autour de François Bayrou pour trancher leur participation au gouvernement, selon plusieurs sources centristes.
Sur X, l'ancien député centriste Jean-Louis Bourlanges a "adjuré" ses amis à "surmonter leurs réserves" car "la situation politique, financière et internationale du pays est trop sérieuse".
"Après tout le travail que nous avons accompli sur le plan sociétal, Laurence Garnier et Bruno Retailleau au gouvernement, c'est NON !", a réagi de son côté le député EPR Ludovic Mendes.
La gauche s'indignait également du choix de ces ministres.
"Cela va être le gouvernement de la Manif pour Tous", a dénoncé sur TF1 la cheffe des députés LFI Mathilde Panot. "Pourquoi y a-t-il eu une dissolution si c'est pour avoir à peu près les mêmes, plus à droite encore ?", s'est demandé l'ancien président socialiste François Hollande.
- Darmanin acte son départ -
Bruno Retailleau remplacerait Gérald Darmanin, qui a acté son départ vendredi matin par un message de remerciements aux agents de son ministère.
Laurent Wauquiez, le patron des députés LR qui nourrit des ambitions élyséennes, avait pris les devants jeudi en annonçant qu'il renonçait à entrer au gouvernement au poste de ministre des Finances.
Du côté des macronistes, le ministre MoDem démissionnaire des Affaires européennes Jean-Noël Barrot devrait être proposé pour les Affaires étrangères, et le ministre sortant des Armées Sébastien Lecornu devrait être reconduit.
Alors qu'il peine à trouver des personnalités de gauche, auprès desquelles il a essuyé plusieurs refus, seul un divers gauche figurerait parmi ces ministres de plein exercice. Le nom de Didier Migaud, actuel président de la HATVP et issu du Parti socialiste, circule pour la Justice.
Il pourrait avoir à ses côtés la députée Naïma Moutchou, qui serait une des deux ministres du parti Horizons d'Edouard Philippe avec le député Paul Christophe aux Affaires sociales.
A Bercy, le ministère serait composé d'un duo de députés macronistes: Antoine Armand pour l'Economie et l'Industrie d'un côté; Mathieu Lefèvre de l'autre pour le Budget. Reste à savoir s'ils seraient chapeautés par un ministre des Finances ou pilotés directement par Matignon.
Parmi les sortants, Catherine Vautrin, ex-LR, passerait du Travail à un large portefeuille des Territoires tandis qu'Agnès Pannier-Runacher, issue de l'aile gauche de la macronie, quitterait l'Agriculture pour l'Ecologie.
Michel Barnier a tenté jeudi à Matignon de rassurer ses potentiels partenaires.
Il a affirmé qu'il n'augmenterait pas les impôts pour les classes moyennes, une décision qui a satisfait Gabriel Attal, le chef de file des députés EPR, qui avait fixé cette condition pour participer au gouvernement.
Le Premier ministre, qui semble vouloir rester flou sur son programme jusqu'à sa déclaration de politique générale le 1er octobre, a affirmé mercredi avoir découvert une "situation budgétaire très grave".
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L. Brown--BTZ