Le retour des habitants du nord d'Israël: nouveau but de guerre, annonce Netanyahu
Benjamin Netanyahu a annoncé mardi que le retour des habitants du nord d'Israël, qu'ils ont fui en raison des tirs du Hezbollah, était désormais l'un des buts de son gouvernement, le chef du Hamas affirmant de son côté être prêt à "une longue guerre d'usure" aux côtés de ses alliés de la région.
"Le cabinet politique et de sécurité a mis à jour les buts de la guerre ce soir, afin d'y inclure la section suivante: le retour en toute sécurité des habitants du nord (du pays) dans leurs maisons", a expliqué le bureau du Premier ministre israélien dans un communiqué.
Depuis l'attaque de grande ampleur menée par le mouvement palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre, les tirs sont devenus presque quotidiens entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, soutenu par l'Iran.
Les violences transfrontalières ont fait 623 morts au Liban, principalement des combattants, mais aussi au moins 141 civils, selon un décompte de l'AFP.
Du côté israélien, y compris sur le plateau du Golan annexé, les autorités ont annoncé la mort d'au moins 24 soldats et 26 civils.
Le Hezbollah a revendiqué des "dizaines" d'attaques contre des positions israéliennes lundi, et l'armée israélienne a déclaré avoir frappé des cibles "terroristes" au Liban.
"La possibilité d'un accord s'éloigne car le Hezbollah continue de soutenir le Hamas", a déclaré lundi le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, à l'émissaire américain Amos Hochstein, en visite en Israël.
- "Seul moyen" -
M. Gallant a aussi jugé que "l'action militaire" était "le seul moyen de garantir le retour des communautés du nord d'Israël dans leurs foyers".
Le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem avait déclaré samedi que son groupe n'avait "pas l'intention d'entrer en guerre (mais) si Israël déclenche une guerre, nous y ferons face et les pertes seront énormes pour nous comme pour eux".
Le chef du Hamas Yahya Sinouar a assuré de son côté que le mouvement islamiste palestinien était "préparé" à "mener une longue guerre d'usure" contre les forces israéliennes dans la bande de Gaza.
Ces propos ont semblé répondre au ministre de la Défense israélien qui avait assuré la semaine dernière que le "Hamas, en tant que formation militaire, n'existe plus".
Lundi, de nouveaux bombardements israéliens ont fait plus d'une vingtaine de morts dans la bande de Gaza, selon des médecins et des secouristes. L'armée n'a pas confirmé ce bilan.
- "Punition collective" -
Près d'un an après le début de la guerre, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a dénoncé lundi la "punition collective" infligée à la population de Gaza qui subit une souffrance "inimaginable".
"Evidemment, nous condamnons tous les attaques terroristes du Hamas, ainsi que les prises d'otages", mais "la vérité est que rien ne justifie la punition collective de la population palestinienne", a-t-il dit à l'AFP.
L'assemblée générale de l'ONU va débattre à partir de mardi d'un projet de résolution palestinienne exigeant la fin de l'occupation des territoires palestiniens dans les "12 mois", un texte qui a provoqué la colère d'Israël.
Le 7 octobre 2023, des commandos du Hamas ont mené une attaque sans précédent sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels qui inclut les otages tués en captivité.
Sur les 251 personnes enlevées pendant l'attaque, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée.
En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que l'Union européenne et les Etats-Unis.
Son armée a lancé une offensive qui a fait au moins 41.226 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, qui ne détaille pas les combattants et civils tués. La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés.
- Blinken attendu en Egypte -
Depuis l'annonce le 1er septembre par Israël que le Hamas avait tué six otages, dont un citoyen israélo-américain, l'administration de Joe Biden redouble d'efforts pour obtenir une trêve à Gaza, sans succès.
Le porte-parole du département d'Etat américain, Matthew Miller, a assuré que pour les Etats-Unis, "une solution diplomatique est la bonne façon, et la seule façon, de ramener le calme dans le nord d'Israël".
Après des mois de négociations infructueuses pour parvenir à une trêve à Gaza, les Etats-Unis planchent, "en particulier avec l'Egypte et le Qatar", les deux autres pays médiateurs, sur une nouvelle proposition de compromis, a indiqué lundi Matthew Miller.
"Nous essayons de faire en sorte que cette proposition permette aux parties de parvenir à un accord final", a-t-il dit.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken doit se rendre à nouveau en Egypte cette semaine pour en discuter, a annoncé lundi le département d'Etat.
U. Schmidt--BTZ