Harris et Trump en débat, nouveau temps fort d'une campagne hors norme
Le débat entre Joe Biden et Donald Trump en juin a transfiguré l'élection présidentielle américaine. En sera-t-il de même pour la confrontation mardi entre Kamala Harris et l'ex-président, l'un des rendez-vous les plus attendus de cette campagne hors norme?
La vice-présidente démocrate et le candidat républicain ne se sont jamais adressé la parole. Ils s'affronteront à partir de 21H00 locales (01H00 GMT mercredi) devant des millions de téléspectateurs, mais sans public ni notes, pendant 90 minutes.
Tous deux ont accepté des règles strictes, conçues pour empêcher les interruptions intempestives ou les interpellations directes.
"On ne sait pas à quoi s'attendre. Elle a tellement changé de ligne politique au fil des années", a déclaré Donald Trump au sujet de Kamala Harris dans une interview à NBC mardi.
Mais il a estimé que cela lui rendrait la tâche "beaucoup plus facile". "Elle n'est plus crédible", a-t-il assuré.
La démocrate a elle averti, dans une interview radio diffusée lundi, que son rival n'avait "aucune limite dans la bassesse et nous devons être préparés à ça".
Kamala Harris a aussi dit s'attendre à "de nombreux mensonges" de sa part.
- Election serrée, selon les sondages -
Depuis le premier débat télévisé de 1960 entre John F. Kennedy et Richard Nixon, ces duels ont permis à l'un ou l'autre candidat de se distinguer par une saillie ou une réplique percutante, mais jamais ils n'avaient vraiment bouleversé la campagne.
Jusqu'au 27 juin 2024. Ce soir-là sur CNN, Joe Biden, déjà fragilisé par les questionnements incessants sur son âge, avait perdu pied en direct face à Donald Trump.
Le naufrage du président de 81 ans avait débouché sur le retrait historique de sa candidature le 21 juillet. Depuis, Kamala Harris a relancé les espoirs démocrates.
Là où Joe Biden était distancé, elle est au coude-à-coude avec Donald Trump dans les sondages, y compris dans les "swing states", ces six ou sept Etats pivot qui pèsent si lourd dans le système américain d'élection au suffrage indirect.
De nombreux Américains - 28% des électeurs qui comptent se rendre aux urnes, selon un sondage New York Times/Siena College - disent néanmoins avoir du mal à cerner la vice-présidente de 59 ans, sa personnalité, ses idées, son programme.
Le premier objectif de la démocrate mardi soir sera donc de faire bonne impression à ces indécis.
Donald Trump, visé par une tentative d'assassinat le 13 juillet lors d'un meeting en Pennsylvanie, n'a lui nul besoin de se faire connaître, ni auprès de ses partisans extrêmement fidèles, ni auprès de ses détracteurs également fervents.
Le milliardaire de 78 ans, visé par plusieurs procédures pénales, participe mardi à son septième débat présidentiel.
Il tentera de charger sa rivale de tous les ratés, à son sens, du mandat de Joe Biden, en matière d'immigration et d'inflation notamment.
Et dans un renversement total par rapport au débat face au président sortant, ce seront cette fois les capacités cognitives de Donald Trump qui seront scrutées, face à une adversaire plus jeune de presque vingt ans.
A. Williams--BTZ