A Bombay, les Indiens rendent hommage à l'industriel Ratan Tata
De nombreux Indiens se sont rassemblés jeudi dans la capitale financière du pays Bombay (ouest) pour honorer la mémoire de l'entrepreneur Ratan Tata, décédé la veille à l'âge de 86 ans.
A la tête du groupe qui porte son nom pendant vingt-et-un ans, l'industriel a transformé l'entreprise familiale centenaire en un conglomérat de taille mondiale réalisant plus de 165 milliards de dollars de chiffre d'affaires.
Profitant de la vague des réformes libérales lancées en Inde dans les années 90, Ratan Tata a diversifié les activités du groupe de la sidérurgie à l'automobile, notamment en achetant des marques britanniques comme Jaguar et Land Rover, ou à l'informatique.
La mort du grand patron a suscité une vague d'émotion dans toute l'Inde.
"Ratan Tata, au revoir et merci", a titré le quotidien Indian Express. "L'Inde perd son joyau", a renchéri l'Hindustan Times
Sa dépouille a été transportée au son des trompettes et tambours d'une garde d'honneur jusqu'au Centre national des arts de la scène, où le public a commencé à lui rendre hommage.
Son cercueil transparent enveloppé du drapeau indien devait être incinéré dans un crématorium de la ville dans l'après-midi, selon les médias locaux.
Dès l'annonce de sa mort, le Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi a salué la mémoire d'un "chef d'entreprise visionnaire", d'une "âme compatissante" et un "être humain extraordinaire".
L'industriel et multimilliardaire Mukesh Ambani, considéré comme l'homme le plus riche d'Asie, a déploré "une perte immense, non seulement pour le groupe Tata mais pour chaque Indien".
Né en 1937 à Bombay, Ratan Tata voulait devenir architecte et travaillait aux Etats-Unis quand sa grand-mère, qui l'a élevé, l'a fait rentrer au pays pour rejoindre l'entreprise familiale, fondée en 1868.
Il a fait ses premières armes en 1962 dans une aciérie de Tisco (aujourd'hui Tata Steel), logeant dans un foyer d'apprentis, avant de prendre les rênes du groupe de 1991 à 2012.
Le groupe Tata a salué l'oeuvre philanthropique de son ex-dirigeant dont les initiatives, "de l'éducation à la santé", ont "laissé une marque indélébile qui bénéficiera aux générations à venir".
A. Walsh--BTZ