Wall Street ouvre en hausse, finalement enthousiasmée par la Fed
La Bourse de New York a ouvert en hausse jeudi, enthousiaste après avoir digéré la décision radicale et inattendue de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi, sans s'inquiéter pour autant de la santé de l'économie.
Vers 13H45 GMT, le Dow Jones engrangeait 1,06%, l'indice Nasdaq 2,25% et l'indice S&P 500 1,41%.
Mercredi, la place new-yorkaise avait réagi négativement à la communication de la Fed, bien qu'elle ait choisi de baisser son taux d'un demi-point de pourcentage alors que beaucoup anticipaient un quart de point seulement.
les opérateurs avaient retenu le ton prudent de son président Jerome Powell quant aux futures réunions de la banque centrale américaine, le responsable n'écartant pas une pause ou des réductions de taux moindres par la suite.
Mais jeudi, Wall Street voyait le verre à moitié plein et repartait de l'avant. Dow Jones et S&P 500 ont ainsi inscrit, dans les premières minutes, un nouveau record en séance.
"Le marché a réagi à retardement à la baisse marquée de la Fed", a commenté Peter Cardillo, de Spartan Capital.
"Les traders réagissent et les investisseurs réfléchissent", a expliqué Steve Sosnick, d'Interactive Brokers, attribuant le mouvement de mercredi à un réflexe et celui du lendemain à une stratégie plus étudiée.
"On ne sait pas quelle sera l'interprétation du marché avant un jour ou deux", selon l'analyste.
"La Fed a déclaré victoire sur le front de l'inflation mais s'inquiète pour le marché du travail, ce qui justifie la décision offensive (d'une baisse des taux d'un demi-point, ndlr), et le marché réagit de manière positive", a observé Peter Cardillo.
L'appétit pour le risque était de retour à Wall Street et les investisseurs partaient à la chasse aux titres les plus volatils, qu'il s'agisse de Tesla (+3,81%), PayPal (+3,30%), Airbnb (+5,09%) ou DoorDash (+3,48%).
Habitués à faire l'ascenseur plus qu'à leur tour ces derniers mois, les grands acteurs des semi-conducteurs étaient aussi à la fête, notamment Nvidia (+4,04%), Broadcom (+3,41%), Qualcomm (+3,08%) ou AMD (+3,72%).
Les valeurs financières profitaient du desserrement des conditions de financement, à l'instar de Goldman Sachs (+2,09%) ou American Express (+2,06%).
Le secteur des cryptomonnaies se distinguait également. La plateforme d'échanges de devises numériques Coinbase prenait 4,77%.
Les opérateurs se détournaient du marché obligataire, plus intéressés par d'autres actifs. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans remontait à 3,75%, contre 3,70% la veille en clôture.
L'indice VIX, qui mesure l'anxiété des investisseurs, chutait de près de 10%.
A la cote e titre du groupe de médias de Donald Trump, Trump Media and Technology Group (TMTG), dégringolait de nouveau (-3,57%), alors qu'expire jeudi la période dite de "lock-up", qui interdisaient jusqu'ici aux investisseurs qui détenaient des actions avant la cotation de TMTG, en mars, de céder leurs actions.
L'ancien président, qui contrôle environ 57% du capital, a assuré, vendredi, qu'il ne se déferait pas de sa participation car il n'avait "pas besoin de cet argent".
La société de capital-investissement KKR progressait (+1,62%) après l'annonce de la reprise, conjointement avec le fonds de pension canadien CPP, des sites de petites annonces du groupe allemand Axel Springer, valorisées environ 11 milliards de dollars, selon le New York Times.
KKR et CPP étaient déjà actionnaires de référence d'Axel Springer, contrôlant un peu moins de la moitié du capital.
Boudé après la présentation du nouvel iPhone 16, il y a dix jours, Apple avait de nouveau la faveur de Wall Street (+2,81%).
O. Karlsson--BTZ