Grenoble: un agent municipal de 49 ans tué en voulant retenir un chauffard
Un agent municipal de 49 ans, employé à la propreté, a été tué par balles dimanche à Grenoble, alors qu'il tentait d'arrêter l'auteur ivre d'un accident de la circulation qui prenait la fuite.
Plusieurs personnalités politiques ont réagi à ce drame, "un acte inqualifiable, d'une violence extrême" selon le maire et révélant, selon la députée LR du Doubs, "la violence aveugle et gratuite subie par tous ceux qui portent la défense de l'intérêt général".
Vers 07h30 dimanche, une Audi RS3, un modèle puissant, avec une plaque d'immatriculation polonaise, selon le parquet, et roulant "à grande vitesse", a percuté une voiture arrêtée à un feu rouge, a indiqué à l'AFP une source policière.
Le chauffeur de l'Audi, ivre, selon le parquet, tentait alors de s'enfuir. Un passant essayait de le maintenir sur place et un agent de propreté de la ville est sorti de son véhicule pour lui prêter main forte, selon cette même source.
Le responsable de l'accident faisait alors feu à deux reprises sur l'employé municipal, a précisé le procureur de Grenoble, Eric Vaillant, confirmant une information du journal local le Dauphiné Libéré.
Deux douilles de calibre 9 mm ont été retrouvées sur place, a ajouté une source policière.
Des images prises par Le Dauphiné Libéré montrent un fort impact à l'arrière du véhicule percuté et une importante déformation à l'avant de l'Audi.
L'employé municipal, 49 ans et père de deux enfants, est décédé des suites de ses blessures dans la journée, a annoncé le procureur en début d'après-midi. Il a reçu deux balles dans le thorax, a-t-il précisé.
- "Violence extrême" -
La conductrice du véhicule percuté, une femme âgée, n'était que légèrement blessée, selon une source policière. Elle a reçu six jours d'interruption temporaire de travail, a indiqué le parquet.
Le parquet a saisi de l'enquête les policiers du Service local de police judiciaire (SLPJ) de Grenoble, qui "recherchent activement le tireur", selon M. Vaillant.
Son identité restait inconnue en fin d'après-midi, dimanche, selon le procureur.
"Nous sommes en deuil", a réagi le maire de Grenoble, Éric Piolle, sur le réseau social X, évoquant "un acte inqualifiable, d'une violence extrême, qui a visé l'un de ses agents qui exerçait ses missions municipales".
Il a indiqué que la ville ouvrira lundi une cellule de soutien psychologique.
La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a assuré à "sa famille, à ses proches et à l'ensemble des grenoblois endeuillés" de tout le soutien de sa famille politique.
Le président contesté du parti Les Républicains Eric Ciotti, a dénoncé "un nouveau drame qui traduit l'explosion de la violence et le défaut d'autorité dans notre pays".
Ce fait divers "révèle la violence aveugle et gratuite subie par tous ceux qui portent la défense de l'intérêt général", a estimé la députée LR du Doubs Annie Genevard.
"Il est évident que des mesures doivent être prises", a estimé, sans les préciser, le groupe d'opposition au maire écologiste de Grenoble, qui regroupe notamment l'ancien maire de droite Alain Carignon. "Le décès en activité d'un agent municipal estimé est un drame insupportable. Nous sommes effondrés que ce soit un agent communal dévoué à sa tâche, qui a réagi comme citoyen, qui soit la victime de cette sauvagerie installée dans la ville", ajoute le groupe dans un communiqué.
"Toutes nos pensées vont à (ses) proches, ses collègues de travail et camarades de luttes" a réagi sur X l'union CGT du Grand Grenoble, à laquelle l'agent était affilié.
D. O'Sullivan--BTZ